Monday, August 06, 2007

Ngoor, magnifie le bon sens de la folie

L’atypisme est très souvent le propre des artistes, au point que le mot "artiste" a fini par devenir un terme générique pour nommer toute personne qui se singularise dans sa façon d’être, de faire ou de penser. Chez Abdoulaye Niokhor Bob alias Ngoor, cela prend des proportions si importantes que l’observateur non averti, pourrait facilement le prendre pour de la folie.

Tout en lui renforce cette impression, de son éternel bonnet blanc en permanence rivé sur sa tête pour contenir une tignasse abondante et rebelle, à son regard inquisiteur, tout en lui exprime un mystère indescriptible qui fait de lui un artiste hermétique.
Et comme si cela ne suffisait par, Ngoor s’est choisi une démarche artistique qui est, en grande partie, centrée sur la démence et certaines de ses manifestations comme les troubles de personnalité, les forces mystiques, et le collectionnisme.
En effet il s’est engagé à étudier la démence sous toutes ses coutures, au point de lui consacrer un mémoire de maîtrise au terme de ses études à l’Ecole des Beaux Arts de Dakar en 2001.
Peintre et sculpteur Ngoor est un artiste inclassable, étonnamment seul, dans une solitude insondable qui ne compte que sur l’art pour transcender cet état et accéder à cette vérité dépourvue de toutes souillures qui niche au fond des choses, et des êtres. A ses yeux, la Nature en elle-même est une myriades de vérités que l’artiste ne connaît pas forcement néanmoins il reste le plus habileté à susciter l’élan qui y mène.
"Les arts plastiques participent au parachèvement de l’humanisme dans la mesure ou ils inculquent des valeurs esthétiques, qui complètent celles morales et intellectuelles…" précise t-il.
Adepte inconditionnel de la récupération, à l’image du fou sous l’emprise du collectionnisme, chaque objet ramassé a un caractère sacré et est doté de sens. Sur ses tableaux immenses ou ses sculptures en grandeur nature, prolifèrent un éventail de matériaux hétéroclites comme des bouts de corde, du fil de fer, de la terre…
Le moindre morceau de bois, le plus petit grain de sable qui se retrouve sur ses assemblages, ou tableaux obéit à une volonté de restituer cette vérité propre à la Nature.
Tout le mérite du fou réside en sa capacité à lire la Nature, à trouver un sens à ces objets qui ont cessé d’en avoir pour les autres. Il explique que son travail tourne autour de la dualité entre l’animalité et l’humanité, et s’agirait selon lui d’une interrogation légitime sur ces forces qui semblent guider l’être et lui dicter sa ligne de conduite. Et pour y arriver il se fait l’avocat de la Nature. "La Nature est par essence une diversité, le travail de l’artiste consiste à en faire un résumé pour le rendre plus accessible ; lui donner une vision qui, loin d’être singulière, s’évertue à être le reflet de l’interpellation de la Nature".
A cela s’ajoute son profond attachement à ne point interférer dans cette manifestation. Ainsi, comme si cela ne suffisait pas de se faire appeler Ngoor (i.e bonhomme), il redoute de se faire photographier et se refuse à commenter ou donner des titres à ses œuvres, et pour se justifier il déclare : "elles (ses œuvres) sont l’expression de la Nature et le sens qu’elles peuvent avoir, provient de l’interprétation de ceux qui les regardent. Leur donner un nom limiterait leur sens…"
Convaincu que l’art est une quête de vérité, une vision universelle qui s’exerce au delà de considérations religieuse, ethnique, culturelle, il reste conscient que sa mission consiste à parfaire l’éducation de l’Homme et ainsi le libérer. Et pour étayer cela, il se plait à paraphraser un de ses maîtres-penseurs pour qui, "par l’art, ce qui est dans l’âme prend forme et devient une réalité visible ; par l’art la réalité visible jusque là uniquement physique, prend un sens humain, acquiert une âme".

Daouda NDAO
Dakar, Septembre 2004
© www.sentoo.sn

Damien RICE - 9 Crimes

Almost every morning, in the cold winter of December 2006, while having my morning coffee in a Starbucks in Rosslyn VA, I would hear this strange voice, in a strange music, singing a beautiful strange song. Once I dared ask one of the guys working in the coffee who was this singer. He went into the back of the store, came back later with a sheet of paper on which he had written: Damien Rice "Elephant"...
The evening of the same day, I was in Borders looking for CDs of this guy...