Friday, June 24, 2005

Où sont les intellectuels africains ?

Je viens de lire un article intitulé "SIDA : des cobayes humains testés au Cameroun !"* et ne parviens pas à contenir ma colère et mon dégoût face à ce qui se passe dans nos pays. C’est ce qui justifie ces quelques lignes que j’aimerais porter à votre appréciation. Au début des années 90 une femme avait publié un livre intitulé "Et si l'Afrique refusait le développement"; Alors, une foule de soi-disant intellectuels s'étaient érigée contre ce qu'ils appelèrent une manifestation d’un afro pessimisme à outrance, des théoriciens de toute sorte se mirent à écrire, à animer des débats, juste pour démonter la thèse de Axel Kabou. Plus de dix ans après l’histoire semble toujours hésiter mais ceux qui savent lire entre les lignes savent pertinemment qu’elle n’avait pas tort. Plus de dix ans après l'Afrique est obstinément empêtrés dans des maux des incohérences avec comme unique étendard un passé qui ne trouve sa gloire que dans quelques livres d’histoires ; avec une jeunesse à l’avenir incertain du fait des agissements de ses aînés. Plus de dix ans après l'Afrique est toujours au même endroit, alitée, perfusée de toute part avec un record de projections et de statistiques de plus en plus sombres. Les mêmes programmes politiques dépoussiérés pour les rendre plus attrayants, et convaincre les bailleurs de fonds de faire perdurer les perfusions. Les mêmes maladies qui ont disparu sous d'autres cieux continuent de nier la vie à nos enfants, les mêmes guerres, les mêmes pratiques sordides, hypocrites ont fini d’être érigées en règle. Aujourd'hui ces mêmes intellectuelles restent muets devant une Afrique qui se prostitue, s'automutile, s’empoisonne pendant que nos hommes politiques deviennent nos propres bourreaux.Ce sont eux qui décident des guerres. Ce sont eux qui signent les conventions qui autorisent un laboratoire à venir tester ses vaccins sur leurs concitoyens, de la même façon qu’un gouvernement avait dans les années 50 autorisé un lugubre médecin du nom de Hilary Koprowski à essayer un vaccin contre la poliomyélite fait à partir de reins de singes contaminés dont d’aucuns pensent qu’il est à l’origine du passage du virus du sida des singes vers l’homme ; à notez que le singe est naturellement immunisé contre le VIH.Ce sont eux qui contractent des dettes pour leur compte mais en notre nom et celui de nos enfants ; tout en pillant nos richesses pour entretenir des comptes bancaires des résidences en Europe. Ce sont eux qui vivent dans un luxe insolent alors que dans des quartiers pas loin de leurs palaces les gens démunis et privés même d'eau potable croupissent dans la misère et la déchéance.Mais où sont donc passé les intellectuels Africains? Où sont ceux là même qui tiraient à boulet rouge sur Axel Kabou dont l’unique tort fut d’essayer de nous tirer de notre torpeur et de notre résignation face à une sorte de fatalité mûrement calculée et orchestrée par des hommes qui, pour faire marcher leurs affaires, sont prêts à perpétrer des génocides. Où sont les intellectuelles Africains ? Je vois certains se réclamant de l’intelligentsia africaine, mais ils passent leur temps à récolter des perdis dans des symposium, des conférences, à faire le tour du monde, s’ils ne sont pas devenus des griots chantant les louanges de ceux qui nous dirigent, nos bourreaux. Où sont les véritables intellectuels africains ?
NDaouda

* l’article en question est publié sur le site http://www.grioo.com/

3 comments:

Crew Koos said...

Tres bonne analyse
Bravo pour votre site

Badou said...

Salaam mon frère,

Tu as raison; les intellectuels Africains, depuis qu'ils ont commencé à parler, continuent toujours de le faire sans pour autant proposer des solutions appropriées. Dans la foulée, ils n'ont pas de mots pour nos bourreaux de dirigeants non plus. C'est hallucinant, pour le moins. C'est difficile à dire, mais je ne vois pas l'Afrique sortir de ses problèmes avec les memes dirigeants. Il faut que les mentalités changent. C'est ces meme dirigeants qui sont au contrôle depuis presque toujours ou ont toujours été aux devant de la scène. En outre, quand on assiste à une succession de père en fils au sommet d'un État indépendant et se disant démocratique, comme le Togo, on se demande bien où l'on va.

Je crois qu'il faut continuer à exprimer notre dégoût et faire savoir notre désaccord.

Anonymous said...

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